Reportage

Le Festival Territoires Solidaires et Innovants a été créé en 2021 par la Chaire ESS-UGE.

Cette année, pour sa troisième édition, il s'est déroulé sur deux jours.

La première journée a eu lieu au sein de l'Université Gustave Eiffel de Champs-sur-Marne autour de tables rondes en lien avec l'ESS

La seconde s'est tenue sur la commune de Lognes afin de mettre en lumière différents acteurs du PTCE-PVM et du collectif "Les voisins de Simone".

L’ouverture du Festival

Vendredi 22 septembre, à 14h, Gilles Roussel, président de l’université Gustave Eiffel, a ouvert le festival Territoires Solidaires et Innovants.

Il a précisé soutenir depuis le début, il y a trois ans, l’émergence de ce nouveau festival qui permet de mettre en lumière les activités du Pôle territorial de coopération économique de Paris Vallée de la Marne mais aussi d’animer la rentrée des formations de la chaire ESS-UGE (LP GOESS et Master IESS) d’une manière originale et ludique.

La présentation du livre de Hervé Defalvard, La Société du commun

Lors de cette présentation, Hervé Defalvard a commencé par le point de départ de son livre, à savoir le constat des dysfonctionnements environnementaux, sociaux et démocratiques de notre société qu’il qualifie de « crise d’hégémonie du système mondial dominant ». Il a ensuite poursuivi en s’appuyant sur des initiatives concrètes et locales qui, face à cette crise, sont autant d’alternatives s’inspirant des communs. Pour dépasser leur caractère morcelé, fragmenté, il a proposé la perspective de la société du commun autour de territoires solidaires en commun prenant des dimensions de plus en plus « intégrales et translocales ». Enfin, il a précisé le rôle de la culture pour atteindre cet horizon ; cette dernière étant essentielle car elle permet l’échange avec l’autre qui est différent.

Table ronde 1 : La place de la culture dans les communs C. Favrau, B. Blossfeld, N. Guez

Pendant ce premier échange autour de la place de la culture dans les communs, les intervenants ont pu présenter leurs différents projets. Barbara Blossfeld a tout d’abord introduit La Paume de Terre qui est une association culturelle et environnementale située à Lognes. Cette initiative est un projet de territoire qui implique les locaux et favorise le FAIRE, ou autrement dit, comment être acteur de son territoire en faisant/ créant grâce à l’art.

Clémence Favrau, doctorante salariée à la Direction des affaires culturelles de Bordeaux a ensuite présenté le projet de café-théâtre, développé il y a deux ans dans la région de Bordeaux sous le statut d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), nouvelle forme d’entreprise de l’ESS. Lors de la mise en place de ce projet elle a repéré quelques freins, notamment les liens très compliqués entre collectivités et habitants. Il faut, selon elle, repenser les manières de mobiliser les habitants dans les projets de territoire. Aussi, elle a observé que le poids des habitudes politiques ainsi que la question du temps pouvaient ralentir la concrétisation de certains projets.

A l’inverse, elle a également dépeint « Garage moderne » qui est un garage participatif, mêlant réparation de vélos et de voitures, restauration et concerts et qui est bien identifié comme lieu culturel dans la commune. Une initiative née de la collaboration entre un collectif d’habitants passionnés, et des élus très impliqués dans le projet depuis sa genèse. Comme quoi tout est possible !

Nicolas Guez a ensuite rebondi en disant que sa brasserie La Guinche à Chelles était également un lieu culturel et de vie bien identifié par les habitants et que cela était très important. Son mantra : travailler, produire et consommer autrement (à plus petite échelle et localement). Actuellement tributaires de l’augmentation des coûts des matières premières et des bouteilles en verre par exemple, l’objectif est désormais de se développer localement pour s’affranchir des grands groupes.

Il conclut enfin cette première table ronde en disant qu’aujourd’hui, l’intention est de faire en sorte que les alternatives soient dominantes et non minoritaires et que cela est un enjeu culturel très important.

Table ronde 2 : La R&D territoriale à Paris-Vallée de la Marne L-S. Kinhouande, M. Méheust, C. Darbon - Lagay, J. Gobert

La deuxième table ronde a réuni Logi-Serge Kinhouande (la M2IE), Maxence Méheust (Saint Germain paysages), Corinne Darbon – Lagay (Valcoop) et Julie Gobert (chercheuse à l’ENCP), différents acteurs du territoire en lien avec l’ESS. Ils ont échangé sur la R&D territoriale à Paris-Vallée de la Marne.

Corinne a tout d’abord présenté le supermarché coopératif de Valcoop, implanté à Torcy qui a mis du temps à se mettre en place mais qui dispose désormais d’une bonne dynamique. Logi-Serge a pris le relais en faisant l’état des lieux du chantier d’insertion de la M2IE, située à Torcy. Ce dernier repose sur quatre axes distincts mais interconnectés : la vélostation, graine d’emploi, la valorisation des bio-déchets ainsi que le maraîchage. Ils souhaitent désormais se développer en créant une marque de vélo reconditionné propre à leur structure.

Maxence a ensuite expliqué le projet du groupe Saint Germain paysage qui est de diversifier l’activité d’une ferme afin de la perpétuer. Pour cela ils vont créer une SCIC et cultiver des céréales, des vignes mais également s’appuyer sur le maraîchage et l’arboriculture.

Enfin, Julie, chercheuse à l’école des Ponts, a mis l’accent sur la variété des publics, qui peut être une richesse mais également un frein car elle nécessite donc d’adapter les alternatives économiques à l’éventail des habitants. L’erreur à ne pas commettre selon elle est de ne pas dupliquer les alternatives d’un territoire à l’autre mais bien de prendre en compte les spécificités et besoins de chaque territoire.

La conclusion de ce second échange est qu’aujourd’hui, l’équilibre des entreprises de l’ESS est difficile à trouver car l’objectif n’est pas de faire du profit mais d’avoir un impact sociétal et environnemental positif. La notion de mesure d’impact reste à creuser car elle est compliquée à quantifier.

Un grand merci aux intervenants ainsi qu’aux participants qui de par leurs interventions ont su nourrir et enrichir la discussion autour de ces deux thématiques.

Merci également à Lou-Eve Popper, journaliste à alternative économiques pour l’animation de ces tables rondes.

Les ateliers découverte de l’ESS

Au cours de cette matinée, les étudiants de la Licence professionnelle GOESS (Gestion des organisations de l’économie sociale et solidaire) et du Master IESS (Insertion et entreprenariat social et solidaire) se sont répartis en plusieurs groupes afin d’appréhender une première approche de l’ESS.

Grâce à nos différents partenaires, ils ont pu réaliser une enquête ESS dans les supermarchés coopératifs Valcoop (Torcy) et SuperU (Noisiel).

Certains ont appris à réparer un vélo avec la M2IE et à constituer un compost avec le Sietrem quand d’autres ont mis la main à la pâte en fabriquant de la céramique avec Barbara de La paume de terre (Lognes) ou en expérimentant le concept de cuisine de rue ou cuisine nourricière.

Zoom sur l’atelier cuisine de rue et nourricière

Un des ateliers s’est démarqué, celui de la cuisine de rue et nourricière.

Ce concept émergeant depuis quelques années est porté à l’initiative de l'Archipel nourricier du PTCE (Pôle Territorial de Coopération Economique) de Paris Vallée de la Marne qui vise à une alimentation populaire et durable.

En seulement trois heures, notre groupe d’étudiants animé par Hervé, Ouafaa, Carmen et Hélène ont réussi l’exploit de préparer un délicieux repas pour une quarantaine de personnes. Partager ce déjeuner tous ensembles était un moment convivial apprécié de tous qui a pu être possible grâce à nos différents partenaires. En effet, les légumes et les fruits provenaient du Jardin Royal de la M2ie et de Valcoop, et le matériel de cuisine de l'association La Paume de Terre. SuperU Noisiel a également participé en complétant notre liste de matériel avec un don. Merci encore à eux ainsi qu’à Carmen et Hélène, deux habitantes de la commune de Lognes.

Réalisation d’une fresque par les étudiants

En début d’après-midi, les étudiants ont laissé parler leur créativité. Ils avaient pour consigne de retranscrire de manière artistique sur une fresque, leurs expériences respectives de découverte de l’ESS de la matinée. Ils ne sont pas laissés prier et à coups de découpages, collages et dessins, ils ont créé une œuvre d’art !

Stands du PTCE et du collectif les Voisins de Simone

Dans l’après-midi du 23 septembre, plusieurs stands étaient présents à Lognes représentant différents acteurs du PTCE et du collectif « Les voisins de Simone » qui devaient investir le tiers-lieu Simone Signoret de Lognes début 2024 avant sa dégradation cet été qui reporte son ouverture.

Les habitants et les étudiants ont donc pu découvrir plusieurs projets portés par les acteurs du territoire comme :

  • La parcours de santé adapté avec Joseph du parcours des communs
  • Les soins bien-être avec Sonia de Touch’Emotion
  • Le supermarché coopératif Valcoop avec Julie
  • La brasserie et malterie à l’initiative des étudiants de Master GESS
  • Jean le triporteur, passeur mobile d’objets de vaisselle entre habitants
  • La vélostation, espace de réparation de vélo mobile initié par la M2IE

Un grand merci à tous nos partenaires pour avoir participé à la réussite de ce festival, ainsi qu’à la Mairie de Lognes pour son accueil.

Le parcours des communs

Touch'emotion

Valcoop

La M2IE

La brasserie apprenante

Jean le triporteur